CEREMONIE MORETTI CHARLES ANTOINE

Campi : Une plaque commémorative en hommage à Charles-Antoine Moretti  26/08/2024

Né à Campi le 12 septembre 1902, CA Moretti est mort pour la France le 31 août 1944, fusillé par les Allemands. Résistant, l’enfant de Campi participa aux combats de la libération de Marseille fin août 1944. Capturé le 24 août 1944 puis gardé en otage par les Allemands, il sera fusillé le 31 août 1944, vraisemblablement au camp du Canet. Son nom est d’ailleurs inscrit sur le monument aux morts du cimetière du Canet. Il obtint la mention "Mort pour la France". Dans le 14arrondissement de Marseille, un boulevard porte son nom.  La cérémonie, sous la présidence du préfet de la Haute-Corse Michel Prosic, débutera à 16h30 par une messe chantée par la Cunfraterna di u Santissimu Crucifissu. La plaque en l’honneur du résistant sera ensuite dévoilée avec remise de gerbes. Puis suivra une intéressante conférence de l’historien Philippe Peretti intitulée : « Un résistant corse à Marseille ». 










Campi / Maire

Monsieur le Préfet,

Monsieur le Député,

Monsieur le Sénateur,

Mesdames et Messieurs les élus

Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires

Mesdames et Messieurs les représentants de la famille de Charles Antoine Moretti

Mesdames et Messieurs les représentants des anciens combattants et leurs porte drapeaux

Mesdames et Messieurs

 

 

Le village de Campi est réuni aujourd’hui pour célébrer la mémoire de CHARLES ANTOINE MORETTI, né à Campi le 12 septembre 1902, et fusillé à Marseille par les Allemands le 31 août 1944, aux cours des combats pour la libération de Marseille.

 

Il avait alors 42 ans.

 

Nous évoquerons tout à l’heure ces combats pour la libération de Marseille, 80 ans après le débarquement de Provence en compagnie de l’historien Philippe Peretti et du journaliste Jacques Pradel.

 

 

 Beaucoup d’entre nous, n’ont pas connu ce héro, mort pour la France, mais nous, ici, à Campi, nous avons tous connu des membres de sa famille comme Filippu- Maria et sa sœur Isuleta.

 

Le nom de Moretti figure désormais sur notre monument aux morts.

 

Nous avons aussi aujourd’hui une pensée émue, pour Marie-Claire Cossu, malheureusement décédée très récemment

Et qui aurait tant voulu être présente à cette cérémonie.

 

Place maintenant à ce qui représente pour nous notre devoir de mémoire.

 

Je vous remercie tous de votre présence.




MONSIEU PARIGI PRESIDENT UNION DEPAREMENTAL CORSE DU SUD


Mesdames, messieurs, ……..,

 

Cette année 2024, marque le 80ème anniversaire de la libération de la France et, plus près de nous, celle de la ville de Marseille. En effet, c’est entre le 21 et le 31 août 1944 que se déroulèrent les principaux combats libérateurs de la cité phocéenne. Ils ont été menés, à la fois par la glorieuse Armée d’Afrique avec ses régiment de tirailleurs Nord-africains, et les résistants marseillais de Forces Françaises de l’intérieur. Parmi les histoires émouvantes liées à la libération de la ville, il convient d’évoquer celle d’un homme que sa petite nièce,  Marie-Claire COSSU-BAGHIONI, a tenu à mettre en lumière.

Ardente et résolue, Marie-Claire, celle qui nous a malheureusement quittés le 6 juillet dernier, a éprouvé un profond besoin de faire revivre la mémoire de son oncle Charles Antoine MORETTI, originaire de Campi en Haute-Corse. Depuis plusieurs années, elle a mené une quête passionnée pour retrouver sa mémoire, s'immergeant dans les archives de la Résistance et consultant diverses administrations. Ses recherches l'ont conduite à découvrir des témoignages précieux, des lettres et des documents qui mettent en lumière le courage et le dévouement de cet oncle, dont le parcours mérite d'être connu.

 

Charles Antoine MORETTI est né le 12 septembre 1902 à Campi, commune de 209 habitants à l’époque, au sein d’une famille profondément ancrée dans les valeurs de liberté et de justice. Dès l’âge de 19 ans, il s’engage le 7 novembre 1921 pour une durée de 4 ans dans la Marine Nationale. Matelot mécanicien, il rempli son contrat avec honneur et fidélité puis est renvoyé dans ses foyers le 7 novembre 1925.  S’étant retiré à Marseille il trouve, la même année, un emploi de cantonnier au sein de la municipalité.

 

Le 1er septembre 1939 éclate le second conflit mondial et en juin 1940 la France est défaite. De Londres le général De GAULLE appelle à continuer le combat dans l’Empire colonial d’alors. En juin 1944, les Alliés débarquent en Normandie et le 15 août, la Première Armée Française du général De LATTRE DE TASSIGNY débarque en Provence.

Lorsque les troupes françaises arrivent devant Marseille, Charles Antoine MORETTI ressent l’appel du devoir face à l’occupant. Le 21 août 1944, ses convictions patriotiques l’amènent à rejoindre la Résistance au sein des Forces Françaises de l’Intérieur.  Les FFI disait-on.

Rapidement équipé et armé, il rejoint le groupe des FFI du Canet, un des quartiers Nord de Marseille. Le 22 août, la bataille faisant rage dans le quartier, son équipe est attaquée par deux groupes d’Allemands. Un de ses camarades est tué et lui-même est gravement blessé puis fait prisonnier. Sa trace se perd alors. Ses camarades de combat déclarent : « S’il n’est pas mort de ses blessures, il a certainement été exécuté par le Allemands. Comme la libération de Marseille n’a eu lieu qu’une semaine après, son corps n’a pas été retrouvé et il a pu être enterré avec d’autres prisonniers des Allemands dans le camp militaire d’Oddo. »

 

Si son arrestation et sa disparition marquent le début d'un cauchemar pour sa famille, ses camarades de la Résistance ne l’oublieront pas. Par délibération du conseil municipal de Marseille, en date du 23 juillet 1945, un boulevard du 14° arrondissement portera pour nom,  je cite «  Boulevard Charles MORETTI, 1902-1944, employé municipal, Mort pour la libération de la France ».  Pour l’anecdote, ce n’est qu’en 1947 que Charles Antoine MORETTI sera officiellement déclaré « Mort pour le France le 31 août 1944 à Marseille ».

 

Son sacrifice, bien honoré à Marseille, est resté dans l’oubli en Corse. Jusqu'à ce que la regrettée Marie-Claire  décide de raviver sa mémoire. Ainsi, c’est grâce à elle qu’aujourd’hui, 31 août 2024, soit exactement 80 ans après la mort au combat de son oncle, que nous sommes réunis devant le monument aux morts de son village natal afin d’y graver son nom.

La famille de madame Marie-Claire COSSU-BAGHIONI, ici présente, tient à remercier chaleureusement madame le maire de Campi, ainsi que toutes les autorités institutionnelles et les associations d’anciens combattants ayant fait le déplacement pour rendre hommage à la mémoire de Charles Antoine MORETTI. Ce combattant qui, aujourd’hui et pour toujours, entre dans l’histoire de la commune de Campi.

 

Pour conclure, la cérémonie d'aujourd'hui ne se limite pas à une commémoration du passé, mais elle constitue également un appel à la réflexion. Il est essentiel de continuer à rechercher et à transmettre la mémoire de celles et ceux qui ont lutté pour nous, afin que le terme « liberté » conserve toute sa signification. Il va sans dire que si Marie-Claire COSSU-BAGHIONI avait été présente à nos côtés aujourd'hui, elle aurait déposé une gerbe de fleurs au pied du monument et aurait pris la parole pour nous rappeler, avec émotion, l'importance du devoir de mémoire qu'elle a si parfaitement incarné.

 

Je vous remercie pour votre attention.

         
     

                                                                                                

                                                                                                

   

 

                          




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