IN MEMORIAM



14 novembre 2016
le lieutenant Charles FRANCHI



R.P., nous avons appris le décès de notre ami et adhérent,. Il était Médaillé militaire, chevalier de l’Ordre national du mérite et titulaire de la Croix de la valeur militaire avec étoile de bronze.
Charles, apprécié par tous, notamment par ses amis artilleurs pendant sa carrière militaire, l'était tout autant pour tous ceux qui l'approchaient en quelque circonstance que ce soit. Toujours très courtois, rayonnant et attachant, éprouvant inlassablement le besoin de rendre service en toutes occasions, il ne pouvait qu'être aimé. Homme de coeur et de Foi, ardent patriote, aimant les êtres et les choses autant que ses idées, Charles était animé par une volonté souriante mais ferme. Son autorité naturelle et bienveillante en faisait un homme respecté et un ami dont les conseils étaient toujours très recherchés. Dans la vie familiale il était un époux, un père et un grand père adoré.
Ne cherchant ni gloire ni honneurs, l’officier qu’il était s'est effacé pour l'éternité, selon la célèbre phrase du général américain Mac ARTHUR: "Un soldat ne meurt pas, il s'efface". Que Sainte Barbe, qu’il a si souvent fêtée, lui réserve une place de premier choix au paradis des artilleurs.
Adieu Charles, tes amis de l'amicale des anciens du Train et de la Logistique de Corse, comme ceux du monde combattant d’Ajaccio ne t'oublieront pas.




16/11/2016  le major Joseph SANTINI


Le 14 novembre 2016, une nouvelle très laconique nous annonçait le décès brutal et inattendu de notre ami et adhérent, le major Joseph SANTINI, ancien du Train et membre fondateur de l’amicale. Il était officier de la Légion d’honneur, décoré par le Président de la République le 4 octobre 2013 à Bastia (Photographie 70°anniversaire de la Libération de la Corse), Médaillé militaire, titulaire de la Croix de guerre des TOE avec une étoile de bronze et de la Croix de la valeur militaire avec également une étoile de bronze.

Joseph était un homme loyal, bon, généreux et toujours disponible pour tous. Son implication au service du monde combattant local lui a valu d’être choisi, par ses pairs, pour assumer de nombreuses responsabilités, dont la vice-présidence du Conseil départemental pour les anciens combattants et la mémoire de la Nation, ainsi que la présidence de l’Union départementale des associations de combattants de la Corse du sud. Ardent patriote, fidèle en amitié, très attaché au devoir de mémoire, Joseph laissera le souvenir de « l’Ancien» dans l’acception la plus noble du terme.
Que saint Christophe – autrefois cher au coeur des Tringlots - qu’il a si souvent fêté pendant sa carrière militaire, l’accueille là-haut, et qu’il lui réserve une place de premier choix au paradis des anciens du Train. Adieu Joseph, tes amis de l'amicale et du monde combattant d’Ajaccio ne t'oublieront pas.
R.P.office religieux sera célébré Jeudi 17 novembre à 11h00

8 décembre 2016 Premier Maitre Jacques GROSCLAUDE


C’est avec une très grande tristesse que nous avons appris le décès de notre ami et adhérent Jacques GROSCLAUDE. Il s’est éteint au milieu des siens le 8 décembre dernier à Ajaccio. Ayant effectué une carrière dans la Marine Nationale, plus exactement dans l’aéronavale, c’est à Ajaccio où il avait servi à la base d’Aspretto, qu’il s’était retiré. Très actif, il avait entrepris une seconde carrière au service du Trésor public. Mais son séjour en Indochine avait forgé en lui ce lien fraternel, tissé dans

l’épreuve des combats, qu’il s’était empressé de cultiver et surtout de développer au service du
monde combattant local. Pendant très longtemps Jacques a su apporter à la Fédération des anciens
combattants 1939-45, TOE et AFN, son talent et son extraordinaire dynamisme humain, devenant
l’élément moteur du journal associatif. Membre de notre amicale depuis près d’une dizaine
d’années, il cachait sous son humanité profonde et sa bonhomie réelles, une gentillesse et une
volonté souriante mais ferme. A son épouse, à ses deux enfants et à ses deux petits-enfants qu’il
chérissait, nous présentons nos plus sincères condoléances.
Adieu Jacques, tes amis de l'amicale des anciens du Train et de la Logistique de Corse, comme ceux
du monde combattant d’Ajaccio ne t'oublieront pas.



Madame Yvette BIANCAMARIA (1922 - 2017)


« Les années se succèdent mais ne se ressemblent pas » a-t-on l’habitude de dire. L’expression est simple et nous rappelle la variété infinie des accidents de la vie. Pourtant, pour l’amicale, il y a au moins un domaine où l’on peut affirmer le contraire, c'est-à-dire que « les années se suivent et se ressemblent ». C’est celui des mauvaises nouvelles, celui des peines. En effet, comme pour l’année précédente, nous avons eu, en 2017, à accompagner pour leur dernier voyage deux des nôtres, et pas des moindres.
Coïncidence ou pur hasard, il s’est agit de deux adhérentes. Cela peut sembler dans l’ordre naturel des choses et, de ce fait, n’appelle pas de commentaire particulier. Cependant, toutes les deux ont un point commun : elles ont porté l’uniforme et les armes de la France à une période de leur vie. Ce détail, significatif car peu courant, n’a pas échappé à certains initiés. De surcroit, toutes les deux ont été également des épouses modèles et des mères de famille heureuses. Mais hélas, bien que la mort ne soit pas acceptable, elle fait néanmoins partie du chemin de la vie et de notre destinée. Et, pour toutes les deux, chemins et destinées se sont arrêtés en janvier 2017 pour la première, et en décembre de la même année pour la seconde.
R.P.




Nous étions habitués, lors de toutes les activités importantes de l’amicale, à la présence du colonel BIANCAMARIA - membre fondateur et président honoraire des Anciens du Train de la Corse - toujours accompagné de son épouse, madame Yvette BIANCAMARIA. Et puis, voila qu’au tout début du mois de janvier 2017, l’état de santé de cette dernière s’est brusquement dégradé, nécéssitant son hospitalisation. Quelques jours plus tard, le 27 du même mois, une bien triste nouvelle nous annonçait son décès.
Si madame BIANCAMARIA faisait partie de la catégorie très convoitée des « femmes battantes », elle était aussi, et surtout, une authentique « combattante » dans l’acception la plus noble du terme. Engagée volontaire pour la durée de la guerre, elle avait participé à la campagne d’Alsace en 1944-45 au sein de la 1ère Division Blindée, puis avait franchi le Rhin les armes à la main, et était entrée victorieusement en Allemagne avec les troupes de la Première Armée Française du général de LATTRE de TASSIGNY. C’est là, tout une tranche de l’histoire de notre pays qu’il est bon de souligner à une époque où tout contribue à oublier celles et ceux à qui nous devons notre liberté. Et il me semble même opportun, voire indispensable, de rappeler aux générations actuelles l’enthousiasme et la détermination qui habitait alors l’esprit de cette jeune et courageuse femme. La guerre terminée et la victoire acquise en mai 1945, elle continuera à servir au sein des troupes françaises d’occupation en Allemagne, mais en qualité de personnel civil assimilé à officier.
Et puis, en 1949, vint le jour où la rencontre avec un jeune lieutenant rentrant d’Indochine sera déterminante pour le reste de sa vie. Quittant l’uniforme, elle épousera celui qui deviendra le colonel Jérôme BIANCAMARIA. De cette union naîtront un garçon et trois filles dont la dernière verra le jour, alors que son père combattait en Indochine dans le cadre d’un second séjour. A l’époque des conflits d’Extrême-Orient et plus tard d’Algérie, sans services sociaux
NOS PEINES EN 2017
structurés, sans cellules d’aide psychologique comme de nos jours, la vie d’une épouse de militaire n’était pas du tout idyllique. Elle devait tenir toute seule, à la fois le rôle de mère au foyer avec tout ce que cela implique, mais aussi celui du père absent pendant plus de deux longues années, le tout avec l’angoisse permanente de l’annonce brutale de la blessure voire du décès de l’époux.
Par bonheur, le temps et la vie se sont écoulés harmonieusement, les années se sont succédées, les enfants sont devenus adultes, ont fait leur vie et la famille s’est agrandie. Madame BIANCAMARIA, mère de famille comblée, rayonnant toujours la bonne humeur et une joie de vivre contagieuse, nous lègue l’exemple de ce que peut une âme vaillante à la volonté bien trempée.
Disparue il y a maintenant un an, si nos souvenirs restent à la fois mêlés de tristesse, de respect et d’amitié, une chose est certaine, l’amicale des anciens du Train ne l’oubliera pas. Aussi, en ce premier anniversaire marquant sa disparition, nos pensées vont vers elle et accompagnent sa famille dont le chagrin est sans fin.




Major (en retraite) Josiane TISSERAND (1947 - 2017)


ANCIENNE TRESORIERE DE LA SECTION   03/12/2017










     
                                                                                                                                          
Depuis quelques années on ne voyait plus Josiane TISSERAND lors des diverses réunions de l’amicale. Notre très sympathique et ancienne trésorière vivait un long calvaire. La femme d’action, si combative et si joyeuse que nous avions connue, affrontait une longue et implacable maladie avec beaucoup de courage. Du courage, elle n’en manquait pas car c’était une « battante », comme nous l’a rappelé avec talent son fils Guillaume entouré de ses deux soeurs.
Le 2 décembre 2017, l’heure était venue pour elle d’être libérée de ses souffrances. Ce départ à l’âge de soixante ans nous laisse cependant bien désemparés. Sa présence chaleureuse apportait toujours de la joie à celles et ceux qui la connaissaient. Aujourd’hui, l’amicale des anciens du Train et de la logistique de Corse est triste.
Josiane TISSERAND appartenait à une génération qui, bien que n’ayant connu que le temps de paix, aspirait depuis son jeune âge à être utile à son pays. Aussi, avait-t-elle décidé de revêtir l’uniforme dès l’âge de18 ans, au titre de spécialiste d’état-major, consacrant ensuite près de trente années de sa vie au service exclusif des armes de la France. C’est ainsi qu’elle s’épanouira dans la voie choisie, se remettra régulièrement en cause en préparant et réussissant tous les diplômes et brevets militaires lui permettant d’être promue, au choix, dans tous les grades de sous-officier comme dans celui de major. Parallèlement, après avoir épousé Roland TISSERAND, alors lui-même jeune sous-officier, elle aura à coeur de fonder un foyer heureux égayé par la naissance de trois enfants. Le mardi 4 décembre, en présence de sa famille et de beaucoup des nôtres, du drapeau de l’amicale et de celui des Médaillés militaires, les funérailles du major à la retraite Josiane TISSERAND - titulaire de la Médaille Militaire - ont été à son image: authentiques, simples et empreintes d’une très grande émotion.
Que ces mots qui précèdent aident son époux, notre ami le major (er) Roland TISSERAND, ses enfants, Guillaume, Christelle et Virginie, ainsi que tous leurs proches, à mieux supporter sa très récente disparition.


08/09/2019


AJACCIO : CEREMONIE HOMMAGE AU COLONEL JEROME BIANCAMARIA DECEDE


                                                                   Article décès colonel BIANCAMARIA publié dans Journal de la Corse.pdf

NOS PEINES EN 2019

 

L’amicale des anciens du Train et de la Logistique de Corse, a le regret de vous faire part du décès de l’adjudant-chef (er) André HARBONNIER (56 ans) survenu le 27 août 2019, et de celui du colonel (h) Jérôme BIANCAMARIA (95 ans) intervenu  le 8 septembre 2019.

 

L’adjudant-chef (er) André HARBONNIER, ancien sous-officier de l’Arme blindée et cavalerie - mais adhérent à notre amicale -  avait quitté l’armée très tôt pour entreprendre une seconde carrière dans la fonction publique. Ses obsèques religieuses ont eu lieu le lundi 3 septembre à Ajaccio, en présence de ses proches, de très nombreux anciens militaires d’active et de réserve, ainsi que des représentants des Finances publiques. Le deuil était conduit par son ami le colonel Bernard MARQUELET - également membre de notre amicale - et l’éloge funèbre prononcé par l’adjoint au délégué militaire départemental de la Corse du Sud, le colonel René PIERLUISI, qui était également son chef dans le cadre de la Réserve.

 

Le colonel (h) Jérôme BIANCAMARIA, admis à l’hôpital de la Miséricorde d’Ajaccio à la suite d’un malaise cardiaque a été ravi à sa famille, et à ses amis, quelques jours plus tard le 8 septembre 2019. Âgé de 95 ans, officier de la Légion d’honneur, titulaire de la croix de guerre des TOE, de la croix de la valeur militaire et de nombreux titres de guerre, il était l’un des deux membres fondateurs de notre amicale en 1986. Ses obsèques religieuses ont été célébrées le mardi 10 septembre 2019 à Ajaccio, en présence du monde combattant, de plusieurs autorités civiles et militaires, de sa famille et de nombreux amis. Toutes les associations patriotiques d’Ajaccio étaient présentes avec 14 drapeaux et un clairon de la musique municipale. Au nom de l’amicale l’éloge funèbre de celui  dont ne pourra oublier l’éternel sourire, a été prononcé par son ami le lieutenant-colonel (h) Raoul PIOLI.

 

André HARBONNIER (1963 - 2019) n’est plus.

Le 27 août 2019, une triste nouvelle, voire très triste nouvelle, est venue assombrir le beau ciel bleu de cette fin d’été. Elle s’est aussitôt répandue de bouche en bouche dans le milieu assez fermé des anciens militaires qui résident à Ajaccio : André HARBONNIER nous a quittés brutalement ce mardi. Si l’émotion a été grande, sa disparition en a surpris plus d’un, tellement elle semblait invraisemblable. Surtout pour celles et ceux qui ont côtoyé de près celui qui était l’ami de tout le monde.

Zone de Texte: L’A/chef André HARBONNIERPour avoir personnellement connu et apprécié l’intéressé sous l’uniforme, alors que nous servions  tous les deux à la citadelle MIOLLIS d’Ajaccio, j’en conserve le meilleur souvenir. L’adjudant-chef André HARBONNIER fait partie de ces hommes qui marquent durablement dans une carrière militaire, tellement l’intérêt général et le sens de l’humain étaient transcendants chez lui. Je le revois, calme, organisé et astucieux, alliant ouverture d’esprit et discrétion, sachant prendre les initiatives qui s’imposent, gagnant toujours la confiance de ses chefs, l’estime de ses pairs et l’adhésion de ses subordonnés. Travailleur, très disponible, doté d’un jugement sûr, aimant les responsabilités et sachant anticiper, telles sont les qualités que je conserve précieusement du camarade et ami André HARBONNIER, avec qui j ai été très heureux de faire un bout de chemin.

Le lundi 2 septembre 2019, la grande famille de la Délégation militaire départementale d’Ajaccio, l’ensemble des réservistes de la Corse du Sud, le personnel des Finances publiques et de très nombreux amis, se sont rassemblés, dans une émotion partagée, pour soutenir son fils Emeric venu du continent avec sa compagne, et ses proches. Si les paroles, fussent-elles écrites, n’ont que peu de poids face à la douleur que représente la perte d’un être cher, l’amicale des anciens du Train de la Corse tient expressément à exprimer sa tristesse, sa compassion et sa solidarité devant le deuil cruel et inattendu de cet adhérent qui irradiait toujours la joie de vivre.

Après une belle mais courte carrière militaire,  André HARBONNIER était devenu un fonctionnaire particulièrement estimé au sein des Finances publiques à Ajaccio. Cependant, nul autre que le colonel René PIERLUISI, son chef direct dans le cadre de la Réserve active, et aussi délégué militaire départemental de la Corse du Sud ce jour là, ne pouvait lui rendre plus bel hommage. Avec son autorisation, voici le texte intégral de l’allocution prononcée :



 

















Disparu il y a maintenant plus de quatre mois, si nos souvenirs restent à la fois mêlés de tristesse et d’amitié, une chose est certaine, l’amicale des anciens du Train ne l’oubliera pas. Aussi, à travers ce Bulletin annuel de liaison, nos pensées vont vers lui et accompagnent son fils Emeric dont le chagrin est sans fin.

 

                                                                                  Lieutenant-colonel (h) Raoul PIOLI.

 

Eloge funèbre du colonel de l’arme du Train Jérôme BIANCAMARIA  (1924 - 2019)

(Promotion de Cherchell, « Le Rhin Français », 1944-1945)

Prononcé le lundi 11 novembre 2019, par son ami le lieutenant-colonel (h) Raoul PIOLI

 

« Mon Colonel,  mon Ancien, et si vous le permettez ce jour, cher Jérôme,

Aujourd’hui, nous sommes tous là, fiers et honorés d’avoir croisé un jour votre route, ou d’avoir pu cheminer un peu avec vous. Oui, c’est en amis, et en soldats, que nous nous réunissons une dernière fois autour de vous. Pour témoigner la considération, l’estime et l’affection que nous portons au colonel Jérôme BIANCAMARIA.

Nous sommes présents pour partager, avec les vôtres, ce moment bien cruel. Nous voulons exprimer, à Isabelle, Noël, Patricia, Chantal, vos quatre enfants, à Lucie et Pascal, à vos 10 petits enfants et arrières petits enfants, à votre sœur Anne-Marie et votre beau frère Joseph POLI, à vos neveux et à tous vos proches, notre sincère affection en ces heures d'infinie tristesse. Nous avons également une pensée pour votre épouse Yvette, qui vous attend là-haut depuis janvier 2017. Qu’ils sachent, toutes et tous, que devant l’immense chagrin, le monde combattant d’Ajaccio s’incline, est à leurs côtés, et les soutient dans l’épreuve.

 

Mon colonel, vous êtes né un 1er janvier en 1924 à Ajaccio,  au sein d’une famille ayant une très haute idée de l’honneur et du devoir. Votre père est officier supérieur d’infanterie, ancien combattant de 1914-18, commandeur de la Légion d’honneur, titulaire de très beaux titres de guerre. Votre mère, partage et enseigne les mêmes valeurs, aux trois enfants du couple. La guerre de 1939-45 va bousculer cette heureuse vie familiale. Votre père, qui commande le 2° Bataillon du 173° RI à Ajaccio, combat dans l’Aisne en mai et juin 1940. Il est fait prisonnier, est envoyé en captivité en Allemagne, et ne sera libéré qu’en 1942 au titre d’ancien combattant de 1914-18. Votre mère décède en 1941, votre frère Antoine est scolarisé sur le continent, au Prytanée militaire de La Flèche, et vous vous retrouvez seul, avec votre jeune sœur Anne-Marie. Lycéen, bachelier, c’est dans l’enthousiasme de la libération de la Corse, vous vous engagez dans l’armée de terre en octobre 1943, au titre l’Ecole militaire d’officiers de Cherchell en Algérie.

 

Nommé officier d’active dans l’arme du Train, le 1er juin 1945, vous n’aurez pas, hélas, l’honneur de participer à la libération du territoire national. Mais, avide d’action, vous êtes volontaire pour servir en Indochine. C’est ainsi que vous arrivez à Saïgon le 27  mars 1946, et êtes affecté au 517° Groupe de transport du Train qui opère au Laos et au Centre-Annam.

Le 18 décembre 1947, dans une cuvette infestée de rebelles, votre aide est demandée par un élément ami qui est fixé au sol sous le feu de l’adversaire. Par votre intervention personnelle, vous dégagez un scout-car et une automitrailleuse de la Légion étrangère. La croix de guerre et une citation vous sont décernées.

Zone de Texte: En IndochinePeu après, le 9 août 1948, alors que vous commandez un convoi d’une trentaine de camions, c’est la grande embuscade : deux camions brûlent, un sous-officier français est tué, un conducteur cambodgien est porté disparu, et deux légionnaires de l’escorte sont blessés. Votre intervention personnelle, avec la mitrailleuse de calibre 50, met en déroute l’adversaire qui se replie, laissant 8 morts sur le terrain. Une réputation élogieuse va naître, croître et vous poursuivre: le sous-lieutenant BIANCAMARIA ne commande pas de l’arrière, mais à la tête de ses hommes. Une nouvelle citation vous est attribuée.

 

Quatre ans plus tard, de décembre 1953 à juin 1955, vous reviendrez pour un 2° séjour, sur cette terre d’Indochine. Mais cette fois, ce sera en commandant une compagnie de combat au 22° Régiment d’infanterie coloniale au Sud-Annam à l’est de Saïgon. A trois reprises, vous serez confronté à de difficiles actions de combat où votre action sera déterminante. Mais un jour, toujours à la tête de vos hommes, une balle meurtrière vient vous frapper le 24 janvier 1954. Par bonheur, ce n’est que votre épaule gauche qui est touchée. Pendant de nombreuses années cette blessure va suppurer; ses séquelles vous feront souffrir longtemps. En juillet 1955 vous êtes de retour en métropole, avec deux nouveaux titres de guerre.

 

Au grade de capitaine, cette expérience de la guerre, vous la vivrez une troisième fois, d’octobre 1960 à août 1962 en Algérie. Non pas dans une unité de transport ou de circulation routière, mais là encore à la tête d’une compagnie de combat d’infanterie, comportant aussi une harka à cheval. C’est au sein du 585° Bataillon de marche du Train, que votre compagnie se voit confier un important, et difficile secteur du massif de l’Ouarsenis. Eradiquant toute présence de rebelles, vous y gagnerez la Croix de la valeur militaire avec une élogieuse citation.

 

Zone de Texte: Chef de corps du GT 535

à Karlsruhe (Allemagne)Mon colonel, tout au long de votre carrière d’officier, outre le combattant, vos supérieurs relèveront aussi vos remarquables qualités d’instructeur et  vos belles facultés intellectuelles, alliées à des talents d’organisateur de premier plan. C’est au sein des Forces Françaises en Allemagne que l’on vous confiera le commandement du Groupe de transport 535 à Karlsruhe (République Fédérale d’Allemagne). Pendant deux ans, entre 1969 et 1971, votre sens inné du commandement allié à la parfaite connaissance des hommes, tout comme votre remarquable savoir faire, vont contribuer à une totale réussite.

Au terme de votre temps de commandement, qui vous a valu d’ailleurs d’être promu au grade de lieutenant-colonel en avril 1971, vous êtes affecté dans un poste de choix à la Direction technique des armes et de l’instruction à Paris. Un an plus tard, vous faites valoir vos droits à pension de retraite, après 28 ans de service, et vous vous retirez en 1972 à Marseille, puis en 1974 à Ajaccio.

 

Quant on a été officier, avec un aussi beau parcours que le vôtre, on ne peut pas ranger l’uniforme au placard. Aussi, vous poursuivrez, pendant 14 ans encore, votre carrière militaire dans la réserve où interviendra votre nomination au grade de colonel  le 1er janvier 1977. Parallèlement à vos activités dans la réserve, outre l’adhésion à de multiples associations patriotiques dont la Fédération en 1974, vous serez, en 1986, l’un des deux fondateurs de l’Amicale régionale des anciens du Train de la Corse. Amicale dont vous serez le président départemental pendant 11 ans puis le président régional pendant 10 ans de 1997 à 2007.

 

Mon colonel, vous allez maintenant rejoindre vos parents, votre épouse, mais aussi votre frère Antoine, que vous admiriez tant.

      - Ce dernier, capitaine parachutiste des Troupes de marine, titulaire de neuf citations dont deux palmes, officier de la Légion d’honneur, a été tué au combat  le 11 février 1959 en Algérie. En donnant l’assaut à la tête de sa compagnie de parachutistes. Il avait 36 ans, et reste pour toujours une figure légendaire des Troupes aéroportées. A tel point qu’en 2002, suite à votre intervention, une promotion d’officiers de l’Ecole militaire interarmes de Coëtquidan portera son nom.

      - A Ajaccio même, la municipalité a tenu à ce qu’une artère de la ville porte le nom de, « rue du  Colonel et capitaine BIANCAMARIA ». Cela en mémoire de votre père et de votre frère.

      - Par ailleurs, là-bas en Lorraine, dans une caserne il y avait déjà un stade militaire, baptisé en 1962 par le général MASSU, du nom de « Capitaine Antoine BIANCAMARIA, commandant la 2° Compagnie du 8° RPIMa, Mort pour la France à la tête de ses hommes ». La municipalité de Vandoeuvre-les- Nancy, devenue propriétaire des lieux, a décidé en 2012, et vous n’y êtes pas étranger, de donner le nom de « BIANCAMARIA » à tout un éco-quartier. Attribuant également le nom de « Capitaine Antoine BIANCAMARIA » à une rue, et  à un jardin de ce quartier. 

Ainsi, à Ajaccio, aux Armées, en Lorraine, le nom de votre famille est maintenant inscrit, de manière indélébile, dans la mémoire collective. Vous y avez contribué tout au long de votre vie, les vôtres vous le doivent. Il me fallait le souligner.

 

Mon colonel, mon Ancien, aujourd’hui, comme autrefois au Laos en 1946, l’officier du Train que vous êtes va partir. Mais cette fois, pour l’ultime convoi.

Votre famille, vos amis, le monde combattant, sont là, en ordre de bataille pour vous accompagner. Vous nous laissez,  la trace d’un époux, d’un père, affectueux, rieur, patient et attentif, à ses enfants comme à tous ses proches. Fidèle en amitié, vous nous léguez  l’exemple de ces qualités qui doivent nous habiter: probité, exigence et générosité, conviction et courage. Votre croix d’officier de la Légion d’honneur, vos beaux titres de guerre, votre grave blessure à l’épaule, résument à eux seuls votre engagement de français au service de son pays et des siens.

Au côté de votre famille, plongée dans le deuil, le monde combattant s’incline une dernière fois. Que là-haut, saint Christophe, patron de l’arme du Train, vous accueille et vous protège.

 

Zone de Texte: Lors d'une remise de décorations en 2017 à Villanova.Pour ma part, si le respect dû à l’Ancien est toujours de mise, une affection toute particulière vous accompagne. Nous avons cheminé ensemble pendant 25 ans. Quand je vous ai connu en 1994, j'ai d'emblée découvert un homme convivial, animé de grandes convictions, affable, accueillant et très ouvert. Spontanément, nous avons alors constitué un binôme pour partager les valeurs fondamentales qui nous animaient. Si, aujourd’hui, ce binôme s’efface pour toujours, le souvenir, lui, restera impérissable. Je vous remercie.

Adieu mon colonel. »                                                                                    Raoul PIOLI.


                                                  
                 
                  

                                                                                    





                                               
                           Marc Aurèle Martinetti nous a quittés


















             





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